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Comment la génération Z entrevoit-elle l’avenir de la mobilité au-delà de la pandémie?

6 juin 2022

Catégorie:Dernière mise à jour le 20 juin 2022

Alors que la pandémie limite considérablement la mobilité, les jeunes citadins souhaitent modifier non seulement leurs habitudes de transport, mais également leur mode de vie.

C’est pourquoi Movin’On, le plus important écosystème en mobilité durable, a mené une étude (grâce au soutien de C2) visant à mieux comprendre l’impact de cette crise sanitaire mondiale sur la mobilité des jeunes, leurs besoins et leurs attentes.

Les Z envisagent une nouvelle forme de mobilité

Impliquer les générations plus jeunes est un aspect essentiel de la stratégie collective de Movin’On. L’étude, sous forme de sondage qualitatif dirigé par la firme partenaire Kantar, a été menée auprès d’environ 70 jeunes gens vivant en milieu urbain, engagés dans la lutte aux changements climatiques, âgés de 18 à 34 ans, dont certains étaient étudiants. Le sondage a été mené dans les villes de Montréal, New York, Seattle, Paris, Nantes et Madrid au cours de l’automne 2020, suite au premier confinement.

Les résultats de cette étude constituent un guide de tendance qui fournit des informations clés qui permettront de mieux comprendre les enjeux liés à l’avenir de la mobilité, tel que le perçoit cette tranche démographique. Par exemple, on y constate que ce groupe de jeunes personnes se considère comme partie prenante d’une nouvelle forme de mobilité. Plus pragmatique qu’idéaliste, il ne rejette pas nécessairement certains moyens de transport comme la voiture, tant qu’ils sont verts.

Les Z ont adopté de nouvelles habitudes en mobilité qu’ils souhaitent conserver, et ce, même s’ils doivent modifier leur style de vie. Ils recherchent une «mobilité hybride» qui n’implique pas d’opposition entre divers modes de transport ni entre travail et vie personnelle. De plus, ils sont conscients que pour atteindre cet objectif, les entreprises et les autorités publiques doivent collaborer entre elles et ils ont la ferme intention de faire partie du processus.

Des idées pertinentes ont émergé

Les deux régions sélectionnées pour l’étude (l’Europe et l’Amérique du Nord) possèdent chacune une géographie où le rôle des voitures diffère grandement, ce qui influence la façon dont leurs populations considèrent la mobilité. Cela n’a toutefois pas empêché quatre grandes idées de ressortir du sondage:

1 – Les Z sont plus pragmatiques qu’idéalistes

En refusant de rejeter certains moyens de transport, «Gen Z» est la première génération véritablement multimodale. Engagés, mais pas utopiques, les jeunes répondants cherchent avant tout à combler leurs besoins en matière de commodité et de coût.

Ils préfèrent naturellement les modes de transports moins polluants et plus inclusifs, c’est-à-dire le transport en commun (même s’ils ne sont pas entièrement satisfaits de ce type d’expérience) et l’autopartage. Toutefois, ils sont tout aussi attachés à l’idée de posséder une voiture que les générations précédentes, à la condition qu’il s’agisse d’un véhicule «vert».

2 – La pandémie a accéléré une mobilité choisie, l’usage du vélo, la marche et les voitures écologiques.

Les réflexes de protection provoqués par la pandémie n’ont pas épargné cette génération (moins par peur d’être contaminé que par peur de contaminer des proches plus vulnérables). C’est ce qui explique un retour aux modes de transport individuels et une méfiance grandissante pour le transport en commun.

La COVID-19 a également provoqué une augmentation de l’usage de vélos et de la marche, qui possèdent tous deux de nombreux avantages (ils constituent des formes d’activité physiques extérieures abordables et durables). Cependant, au-delà des moyens de transport, la pandémie aura accéléré une transition vers une forme de mobilité moins contraignante et plus flexible. Cela peut se traduire par une combinaison de télétravail/présentiel, limiter les déplacements non essentiels et adopter un mode de vie plus local.

3 – C’est une génération qui veut changer les choses sans toutefois abandonner la notion de plaisir

Les 18-34 ans d’aujourd’hui considèrent volontiers un mode de vie s’étendant dans un rayon de 15 minutes de leur lieu de résidence. Ils souhaitent également découvrir le monde, mais d’une façon différente. Il y a d’abord le fait que la pandémie a remis en question la nécessité de chaque déplacement. Les Z souhaitent donc se libérer du mode métro-boulot-dodo en adoptant un mode de vie de proximité, qui leur permettrait d’organiser leur quotidien en périphérie de leur maison.

La notion de plaisir reste essentielle, tant dans leurs habitudes de mobilité que dans leur mode de vie. C’est dans cette perspective qu’ils considèrent les voyages de longue distance et qu’ils souhaitent continuer de voyager et de découvrir le monde. Cette mentalité les poussera à voyager moins fréquemment, mais plus longuement. Ils envisagent ainsi un mode de voyage hybride intégrant à la fois travail et tourisme.

4 – La mobilité durable, c’est comme gravir l’Everest: il faut s’entraider pour réussir

Les jeunes entretiennent de nombreuses attentes envers les autorités publiques, les villes et les entreprises afin de collaborer et d’accélérer les changements. En effet, bien qu’ils soient prêts à modifier leurs habitudes de mobilité, ils se sentent impuissants devant des enjeux liés aux infrastructures, à l’innovation, à l’urbanisme et à la sécurité. Ils veulent que leurs besoins soient considérés tant par les parties prenantes publiques que privées.

Les attentes diffèrent d’un continent à l’autre. En Europe (et plus particulièrement en France), par exemple, on constate une plus grande méfiance face à l’usage de données personnelles et au choix des opérateurs. On s’inquiète surtout de possibles collaborations avec des entreprises technologiques américaines.

Toutefois, les jeunes des deux côtés de l’Atlantique s’attendent à ce que les employeurs s’engagent à promouvoir de nouvelles formes de mobilité auprès de leurs équipes, comme des subventions, le télétravail ou le partage d’infrastructures. C’est une génération qui tient fermement à faire partie du changement et qui usera de toute son influence pour le provoquer, que ce soit à titre de citoyens, d’employés, de consommateurs et d’usagers de transport.


Pour poursuivre la conversation

En considérant les résultats de cette étude, et plus particulièrement en considérant la détermination de cette génération à s’engager pour changer les choses, Movin’On et C2 se préparent activement pour le Sommet Movin’On 2021, le sommet mondial sur la mobilité durable, avec pour objectif d’inclure toutes les générations d’acteurs de changement. De Montréal à Paris en passant par Singapour, les groupes de travail incluront jeunes et moins jeunes.

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